Rôle des virus marins sur le climat
Les virus "court-circuitent" le fonctionnement normal des écosystèmes microbiens dans l'océan. Dans la situation habituelle, le phytoplancton est ingéré par les microorganismes brouteurs du zooplancton, qui émettent de la matière organique particulaire ou dissoute, ou sont eux-mêmes consommés par des prédateurs supérieurs qui vont aussi produire de la matière organique particulaire ou dissoute. Cette matière organique va être utilisée par les bactéries, dont des bactéries hétérotrophes qui comme les organismes du zooplancton et les prédateurs supérieurs respirent et transforment cette matière organique en CO2.
A travers la lyse, les virus vont directement transformer les cellules du phytoplancton qu'ils infectent en matière organique particulaire ou dissoute, et la rendre immédiatement disponible pour les bactéries, diminuant ainsi la production de CO2 via la respiration. Ils modifient ainsi le cycle du carbone en diminuant le taux avec lequel le carbone plonge, à travers les pelotes fécales du zooplancton et les cellules phytoplanctonique mortes, de la surface aux profondeurs de l'océan où il est piégé. Le carbone organique particulaire et dissout produit par la lyse virale reste près de la surface où il est respiré directement, modifiant ainsi la quantité de CO2 relargué par les océans dans l'atmosphère, CO2 qui contribue à l'effet de serre. L'action des virus affecte ainsi l'efficacité de la "pompe biologique" et donc le climat. |